Le nombre minimal de participants fut rapidement atteint, et le voyage pût s'organiser sans difficulté. Les camarades de classe participants étaient enchantés de ce retour, tout en regrettant ne pas être seuls, mais tous comprenaient que des contraintes économiques dictaient cet élargissement du nombre de voyageurs.
C'est ainsi que nous nous retrouvâmes une quarantaine de personnes ce mercredi 4 mai 2005 à Marignane, dont 7 du groupe de quatorze de l'année précédente, soit Marie-Hélène Lluzar accompagnée par ses filles Léa et Adèle, Marie-Ange Orts avec son mari Michel Poirel, Alain Dipas avec sa femme Gisèle, Serge Domenech et son épouse France, Jean-Louis Prato, Christian Savaill, et Lucette avec sa s½ur aînée Nicole et moi-même son mari Daniel Larcier. La fête commençait. Déjà l'émotion et la joie se lisaient sur certains visages, la tension montait.
Le reste du groupe est composée d'amis des sept camarades ou, de personnes originaires de Saint Eugène ou de cités proches. Nous avons même la surprise d'être accompagnés par des amis venus nous souhaiter un bon voyage, mais ne pouvant se joindre à nous.
Après les formalités de départ et plus d'une heure de vol, l'avion de la compagnie Air Algérie toucha le sol algérien à l'aéroport Alger Houari Boumediene, anciennement Maison Blanche. La tension était palpable, beaucoup savaient que les minutes à venir allaient être intenses.
Dès le débarquement, l'accueil fut chaleureux. La gentillesse des Algériens ne fut pas feinte. Le passage des postes de contrôle d'entrée de l'aéroport ne provoqua aucun problème, première étape crainte par quelques personnes. L'attente des bagages permit de respirer cette atmosphère particulière d'un retour au pays natal après des années d'absence.
Les regards parlaient d'eux-mêmes. A notre sortie de l'aérogare, Mohamed Larbi, un ancien élève de cette classe vivant à Toronto au Canada nous attendait. Il est venu pour ce séjour particulier. Vous devez imaginer la joie et l'émotion de ces retrouvailles, pour certains après plus de 40 ans de séparation.
Après ces premières joies, nous fîmes connaissance avec notre guide Azedine, et avec notre chauffeur Abdellah. Ils nous accompagnèrent pendant ces quatre jours, toujours à notre disponibilité. Ils contribuèrent énormément à la réussite de ce voyage.
La narration de ce voyage ne serait pas complète sans relater un petit incident survenu à l'équipe de télévision FR3. Celle-ci croyait que tous les documents avaient été transmis aux autorités algériennes pour avoir la possibilité de filmer notre séjour en Algérie. Après avoir enregistré notre arrivée sur le sol algérien, ils ont appris que cette autorisation n'avait pas été demandée, et en conséquence, la caméra a été saisie. Une partie de l'équipe ira le lendemain matin chercher ce précieux sésame, et ce n'est qu'avec ce document que la caméra sera restituée à l'équipe.
Le transit entre l'aéroport et notre hôtel permit au groupe de commencer la découverte de la nouvelle Algérie. Evidemment bien des aspects ont changé, on ne peut multiplier par 5 ou 10 le nombre d'habitants d'une ville sans que des bâtisses ne soient érigées. Le car a emprunté la route de l'aéroport à Alger par l'Est de la ville. Bien avant de l'apercevoir, son odeur a révélé la présence de l'oued El-Harrach. L'entrée de nuit dans Alger permit de ne voir que l'essentiel de la ville. Chacun entrevoyait un lieu qui lui était cher. La traversée se déroula lentement, afin que les regards puissent saisir ces instants magiques. Nos accompagnateurs ont parfaitement compris ce moment important, et ont tout fait pour qu'il puisse s'accomplir dans les meilleures conditions. Nous sommes sortis de la ville d'Alger par Bab-El-Oued, et déjà l'imposante structure de la basilique Notre Dame d'Afrique émergea dans la luminosité du ciel. La traversée de Saint-Eugène par ce qui fut le Boulevard Pitolet fit surgir des larmes chez quelques-uns. Normal, qui ne peut être troublé par ce retour. Moi, observateur je ressentais cette atmosphère émotionnelle. Puis vînt Les Deux Moulins, La Pointe-Pescade, Baïnem, les changements de l'urbanisation se devinèrent. Déjà la surpopulation de l'agglomération algéroise apparut. Après le passage de ces villes, le silence s'intensifia dans le car. Il fallait digérer ces premières émotions.
Après quelques dizaines de minutes, nous arrivâmes à notre Hôtel "El Marsa", à Sidi Ferruch, dénommé Sidi-Fredj maintenant.
Dès notre arrivée, une boisson d'accueil - du thé en réalité - nous fut proposée. Les formalités d'enregistrement effectuées, nous nous dirigeâmes vers nos chambres, pour un rafraîchissement bien mérité. Le repas qui suivit nous permis d'échanger nos premières impressions.
La joie d'avoir effectué ce premier pas se lisait sur la majorité des visages des personnes nées dans ce pays. Cette joie fut communicative, et l'ensemble du groupe était heureux d'avoir foulé le sol algérien. Nous nous quittâmes pour une nuit réparatrice, sachant que demain sera une journée d'intenses émotions.
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Voyage en Algérie du 4 au 8 Mai 2005, ou Retour au Pays de Lucette - Mercredi 4 Mai
© Daniel Larcier - Janvier 2007